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Située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Tokyo, la ville de Kawagoe est célèbre pour avoir conservé une grande partie de son architecture et de ses bâtiments de l’époque d’Edo (1603 – 1868). Boudée par les touristes qui préfèrent se rendre à Gion ou Kamakura, l’immersion n’en sera que plus parfaite ; entre les anciennes maisons du XIXè siècle, les passants en kimono et les échoppes de rue vendant toutes sortes de déclinaisons autour de la patate douce 🍠 , Kawagoe vous offrira un voyage dans le temps tout particulier.

La cité historique de Koedo

La ville de Kawagoe, aussi appelée Koedo (« petite Edo« , ko = petit), est située dans la préfecture de Saitama à près d’une heure de route de Tokyo. Elle s’étend sur plus de 100km2 et est traversée par la rivière Iruma, qui se jette ensuite dans le fleuve Ara à l’est de la cité. Kawagoe était une ville marchande qui fournissait Edo, et où de nombreux marchands firent suffisamment fortune pour construire les échoppes qui sont encore debout aujourd’hui.

Kawagoe fait partie des municipalités japonaises qui ont préservé l’atmosphère des cités de l’époque d’Edo, aussi appelées jōkamachi (« ville-château »), nom donné aux villes qui servaient de centre administratifs des domaines féodaux. Suite au démantèlement de 1870, il ne reste aujourd’hui du château qu’une tourelle (« yagura« ) et la grande salle (« honmaru« ), ainsi que la salle de l’assemblée (« karo ») qui fut relogée dans l’enceinte du château, mais pas à sa place originelle.

Le patrimoine architectural et culturel de Kawagoe

La tour Toki no Kane

La tour de l’horloge, Toki no Kane (= »cloche de l’époque« ), est l’édifice le plus emblématique de Kawagoe. Culminant à 16 mètres de hauteur après avoir été brûlée plusieurs fois au cours des siècles, le timbre de son carillon est classé parmi les 100 sons naturels du Japon. Vous pouvez l’entendre sonner à 6h, 12h, 15h et 18h. Son sanctuaire Yakushi se trouve juste au pied de la tour. On vient y prier pour la guérison des maladies, en particulier celles qui touchent les yeux.

Hikawa-jinja, sanctuaire shintoïste de la petite Edo

Le sanctuaire de Kawagoe Hikawa, ou Hikawa-jinja, se trouve un peu plus au nord de la tour de l’horloge. Sa construction est estimée à environ 1500 ans, durant la période Kofun. Ce sanctuaire étant dédié à cinq divinités qui forment une famille (deux grands-parents, deux parents et un fils), on vient y prier pour la bonne fortune au coeur du mariage et l’harmonie familiale. On y entre en passant sous un couloir de plaques de bois (« ema« ) où l’on inscrit nos remerciements aux kamis, puis l’on franchit une porte naturelle constituée de deux arbres vieux de 600 ans, tous deux reliés par une corde tressée (« shimenawa« ), preuve de leur caractère sacré.

Contrairement à la plupart des sanctuaires où l’on attache les voeux sur un arbre, ici, on les accroche sur un carillon éolien, afin que le son des amulettes porté par le vent parvienne au Dieu d’Enmusubi (marieur) et porte chance en amour. Entre juillet et septembre, le sanctuaire organise un événement basé sur la « légende de la rivière brillante » durant lequel la rivière du sanctuaire s’illumine. Une vision digne d’un rêve !

Le sanctuaire Hikawa est en effet encore plus beau vu de nuit, là où toutes ses lanternes s’allument et où la beauté des lieux prend vie.

La rivière Shingashi, un lieu privilégié lors de la saison des sakuras

Cette rivière aux sakuras se trouve à quelques pas du sanctuaire Kawagoe Hikawa. Beaucoup moins fréquenté que la rivière Meguro de Tokyo, elle permet d’observer la floraison des sakuras avec plus de facilité et de calme que dans les grandes villes. La ballade tout le long de la rivière sera agrémentée des bâtisses de l’époque d’Edo visibles le long des berges, et il vous sera possible, contre un montant libre, de naviguer sur l’eau à l’aide de petites barques conduites par un gondolier.

Ichibangai, le quartier commerçant de Kawagoe

Au coeur du quartier d’Ichibangai, la rue Kurazukuri fait près d’une centaine de mètre de long et accueille majoritairement des boutiques et des restaurants. Prenez garde cependant, car la circulation en voiture y est plutôt dense ; si vous souhaitez y échapper, vous pouvez vous engouffrer dans les petites ruelles perpendiculaires à la rue principale.

Vous y trouverez d’anciennes échoppes construites à l’époque d’Edo et toujours en service aujourd’hui. Elles proposent surtout de la nourriture de rue et autres mets, notamment du saké raffiné (« sheisu« ), des pâtisseries japonaises traditionnelles ou encore plusieurs dizaines de spécialités locales à base de patate douce sucrée (« Satsuma Imo« ), comme des chips, des frites, des biscuits, etc. Et si vous êtes fan de bonbons, ne manquez pas la rue parallèle Kashiya Yokochō entièrement dédiée aux confiseries d’antan et d’aujourd’hui.

Notons en particulier la confiserie Kameya qui, en plus de proposer à la vente des pâtisseries traditionnelles, permet également aux visiteurs de confectionner eux-même leur propre confiserie !

Le temple Kita-in

Ce temple fut construit en 830 et sa renommée est internationale. Il abrite aujourd’hui de nombreux artefacts et éléments provenant du château d’Edo, ainsi que des peintures murales et des dessins à l’encre de chine qui n’ont rien à envier à sa ville consoeur. Son sanctuaire Senba Toshogu, lui, est connu pour ses 540 statues de Rakan, exprimant les émotions humaines. De nombreux festivals s’y tiennent tout au long de l’année.

Accès

Accéder à Kawagoe depuis Tokyo :

  • Ligne Seibu Shinjyuku : arrêt Hon-Kawagoe
  • Bus Tôbu Tojo (à la gare Kawagoe-eki) : arrêt Ichiban-gai ou Hon-Kawagoe.

Plus d’alternatives de transport pour Kawagoe en cliquant ici.

Site officiel de Kawagoe
Photo principale de l’article par Yoshizumi Endo

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